Pourquoi les taux d’intérêts continuent d’augmenter ?
Une situation monétaire perturbée
La principale cause de cette augmentation est la hausse des taux d’intérêts des emprunts de l’État français, que l’on appelle également les Obligations Assimilables du Trésor ou OAT. C’est d’ailleurs l’OAT 10 ans qui impacte directement les taux des crédits immobiliers puisqu’il sert de référence dans le secteur.
En clair, lorsque les taux d’intérêts des OAT 10 ans augmentent (comme c’est le cas depuis le début de l’année 2022), les établissements prêteurs, dont les banques, empruntent à des taux plus élevés et fixent ensuite leurs taux d’intérêts pour les crédits immobiliers aux alentours des mêmes taux.
La deuxième cause qui contribue à la hausse des taux de prêts pour les achats immobiliers est l’inflation observée ces derniers mois. En effet, tous les prix augmentent : les carburants, l’électricité, le gaz, les fruits et légumes, les hôtels, et maintenant, les taux d’intérêts.
La guerre en Ukraine, les confinements successifs en Chine, la pénurie d’énergie qui persiste et les chaînes de production perturbées ont suscité un fort engouement pour les biens et les services, perturbant ainsi l’équilibre délicat entre l’offre et la demande. Ce qui a pour conséquence de faire grimper les prix à des niveaux record.
Cette inflation (hausse globale des prix) commence à inquiéter de nombreux gouvernements et c’est pourquoi, de façon quasi synchronisée, les banques centrales du monde entier s’empressent de relever leurs taux d’intérêt directeurs dans l’espoir de maîtriser l’inflation galopante.
Pourquoi les banques centrales augmentent-elles leur taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation ?
La banque centrale est la “banque des banques”. Les banques commerciales, celles vers lesquelles nous nous tournons lorsque nous devons souscrire un prêt, empruntent directement de l’argent auprès de la banque centrale pour couvrir leurs besoins financiers les plus immédiats.
Autrement dit, une banque centrale prête de l’argent aux banques commerciales qui à leur tour prêtent de l’argent aux ménages et aux entreprises pour soutenir la croissance.
Mais, lorsqu’une banque commerciale rembourse sa dette auprès de la banque centrale, elle doit payer un taux d’intérêt. C’est la banque centrale qui fixe elle-même ce taux d’intérêt, ce qui détermine le prix de l’argent.
Si la banque centrale impose des taux plus élevés aux banques commerciales, ces dernières augmentent à leur tour les taux qu’elles proposent aux ménages et aux entreprises qui ont besoin d’emprunter pour investir.
Par conséquent, les prêts immobiliers et les prêts à la consommation sont plus chers et les ménages deviennent plus réticents à solliciter les organismes de financement. De même, les entreprises, qui ont besoin des banques pour leurs futurs investissements, commencent à y réfléchir à deux fois avant d’agir. D’où le ralentissement de l’économie.
Le durcissement des conditions financières entraîne donc inévitablement une baisse de la consommation dans la majorité des secteurs économiques et lorsque la demande des biens et des services diminue, leurs prix ont tendance à baisser.
C’est exactement ce que les banques centrales ambitionnent de faire : réduire les dépenses pour freiner l’inflation.
Comment ça marche ?
La banque centrale d’un pays est avant tout une institution indépendante, chargée par l’État de décider d’appliquer la politique monétaire. Dans le cas de la Banque Centrale Européenne (BCE), c’est une institution communautaire qui représente les dix-neuf pays de l’Union européenne qui ont adopté l’euro.
Ces banques ont le pouvoir d’émettre des billets de banque et des pièces de monnaie, de contrôler les réserves de change, d’agir en tant que prêteurs d’urgence et de garantir la bonne santé du système financier.
La mission première d’une banque centrale est d’assurer la stabilité des prix. Cela signifie qu’elle doit contrôler à la fois l’inflation, lorsque les prix augmentent, et la déflation, lorsque les prix baissent.
Lorsqu’une banque centrale annonce un nouveau taux, cela détermine le coût de l’emprunt qui s’applique aux banques qui sont sous sa coupe. Cela se répercute ensuite sur le taux auquel les banques se prêtent entre elles, et influence également le taux d’intérêt auquel elles prêteront au consommateur, c’est-à-dire vous.
Ainsi, lorsque le taux décidé par la Banque Centrale Européenne augmente, vous pouvez vous attendre à ce que le taux d’intérêt de votre crédit augmente également.
Modifier les taux d’intérêt permet d’influencer les habitudes de consommation, d’investissement et d’épargne et donc l’économie dans son ensemble.
Si les taux sont plus élevés, l’épargne est encouragée car elle est mieux rémunérée. Par exemple, le taux du Livret A en France a doublé au 1er août pour atteindre 2 %. Mais la conséquence, c’est qu’il coûte plus cher d’emprunter.
En renchérissant le coût de l’argent, l’objectif de la banque centrale est donc de réduire la masse monétaire en circulation et ainsi de freiner l’inflation.
Quelles conséquences concrètes ?
Une hausse des taux d’intérêt est une bonne nouvelle pour les épargnants (qui toucheront plus d’intérêts sur leur épargne) et une mauvaise pour les emprunteurs car à mesure que les taux d’intérêt augmentent, les prêts immobiliers ou à la consommation vont coûter plus cher.
Mais bien que la hausse des taux d’intérêt décidée par les banques centrales fasse logiquement l’actualité, il faut garder en tête que ces taux restent encore plutôt bas dans la plupart des pays par rapport à leur moyenne historique.
Comment peut-on vous aider ?
Tous les profils, y compris les meilleurs, sont touchés par cette hausse constante des taux de crédit, et ce, quelle que soit la durée d’emprunt puisque la hausse des barèmes est généralisée. Cette hausse des taux de crédit, combinée à des taux d’usure relativement bas (le taux maximum au-delà duquel les banques ne peuvent pas octroyer de prêt), provoque ce que les banquiers appellent un effet ciseau. Ce mécanisme a pour conséquence de limiter encore un peu plus l’accès au crédit pour les emprunteurs présentant des dossiers fragiles.
Même si à l’heure actuelle le prêt bancaire reste encore bon marché lorsque l’on souhaite investir dans l’immobilier, il sera essentiel, durant les prochains mois, de préparer son dossier de financement avec beaucoup plus de minutie qu’auparavant, en se faisant accompagner, par exemple, par un courtier, qui saura agir sur les bons leviers pour présenter le dossier le plus solide qui soit aux banques.
Chez Crédit du Lac, notre connaissance du marché local nous permet de centraliser les offres de prêt existantes et ainsi vous faire gagner un temps précieux. Mais surtout, au-delà de vous obtenir un taux intéressant pour votre projet immobilier, nous sauront optimiser votre dossier pour obtenir un accord de financement en déterminant pour vous l’offre la plus intéressante en fonction de votre profil.
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